Lun des plus grands spĂ©cialistes français du droit des contrats, le professeur Denis Mazeaud, est intervenu lors d'une des journĂ©es de formation des avocats Ă  la Maison de la Chimie. Il s'est d'abord attachĂ© Ă  retracer les principales modifications apportĂ©es par l'ordonnance de 2016 portant rĂ©forme du droit des contrats. Tableronde organisĂ©e dans le cadre du cycle : RĂ©forme du droit des contrats et droits spĂ©ciaux par l’Institut d’Etudes judiciaires de Lyon Leprojet de rĂ©forme du droit des contrats et des obligations vise Ă  moderniser une partie d’un droit qui date de 1804 et Ă  adapter le droit français Ă  l’évolution du droit international et du droit europĂ©en des contrats dans lesquels il s’insĂšre. Il vise aussi Ă  le rendre plus attractif Ă  l’extĂ©rieur dans un contexte de forte concurrence entre droits nationaux. Au plan LarĂ©forme du droit des contrats français est issue de l'ordonnance du 10 fĂ©vrier 2016. Cette rĂ©forme intervient Ă  la suite de l'Ă©volution de la sociĂ©tĂ© et des mƓurs puisque le titre 3 du livre III concernant le droit des contrats au sein du Code civil n'avait pas changĂ© depuis l'entrĂ©e en vigueur du code de 1804 de NapolĂ©on . Lanotion de cause Ă©tait utilisĂ©e avant la rĂ©forme de 2016 pour qualifier le contenu d'un contrat. Sa disparition le 1er octobre 2016 a fait beaucoup de bruit, car elle Ă©tait une clĂ© de Justicedes mineurs : rĂ©pondez Ă  un appel Ă  projet de recherche; Affaire Recco : « La malĂ©diction du berceau de la tortue » Consultation sur l’avant-projet de rĂ©forme du droit des contrats; Bulletin officiel du 28 juillet 2022; PrĂ©sidence française du conseil de l’union europĂ©enne 2022 DROITDES CONTRATS TD 6 ET 7 : L’OBJET ET LA CAUSE DU CONTRAT I. Commentaire d’article. Le projet d’ordonnance portant rĂ©forme au droit des contrats, du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral et de la preuve des obligations s’inspire des travaux antĂ©rieurs de la Chancellerie et de ceux dirigĂ©s par les professeurs Catala et TerrĂ©. Leprojet Chancellerie met en tĂȘte : les grands principes du droit des contrats, qui sont la libertĂ© contractuelle, la justice contractuelle, force obligatoire du contrat. Projet Chancellerie, art 84 : Le dĂ©faut d’équivalence des obligations n’est pas une cause de nullitĂ© des contrats Ă  moins que la loi n’en dispose autrement. LarĂ©forme du droit des contrats, du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral et de la preuve des obligations du 10 fĂ©vrier 2016 ratifiĂ©e par la loi du 20 avril 2018 est qualifiĂ©e de 'l'une des rĂ©formes les plus importantes du code civil'. AprĂšs 2 ans d'application et un premier lifting, les premiers arrĂȘtes et modifications du texte contraignent les juristes et praticiens Ă  s'interroger Ă  nouveau sur le Saisidu projet de loi de ratification de l’ordonnance 2016-131 du 10 fĂ©vrier 2016 portant rĂ©forme du droit des contrats, du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral et de la preuve des obligations, le SĂ©nat a adoptĂ© en premiĂšre lecture un amendement complĂ©tant l’article 9 de l’ordonnance. Aux termes de cet article, les contrats conclus avant le 1 er octobre 2016 demeurent soumis Ă  la loi cTxvX. Saez TD 11CarolineTravaux dirigĂ©s de droit des obligationsSĂ©ance n° 6 La causeLe professeur Rouast a Ă©crit si vous avez compris la cause, c'est que l'on vous l'amal expliquĂ©e ». Cette expression, reprise par de nombreux auteurs et professeurs de droitcomme par exemple le professeur Denis Mazeaud, souligne la complexitĂ© de la notion decause, complexitĂ© qui met en doute son cause est la rĂ©ponse Ă  la question pourquoi les parties se sont-elles engagĂ©es ? ».Selon l’article 1108 du Code civil, la cause est une des quatre conditions de validitĂ© ducontrat, les trois autres Ă©tant le consentement, la capacitĂ© et l’objet. Comme ces derniĂšres, lacondition de la cause s’apprĂ©cie au moment de la conclusion du contrat. Cependant, bien qu’ilen fasse l’usage, le Code civil ne dĂ©finit pas la cause. Traditionnellement, la cause Ă  deuxsignifications d’une part, la cause objective, Ă©galement appelĂ©e la cause de l’obligation, quipermet le contrĂŽle de l’existence de la cause. Dans cette conception, la cause est la mĂȘmepour chaque type de contrat. D’autre part, la cause est dite subjective. On parle alors de causedu contrat il s’agit de rechercher la raison qui a poussĂ© les parties Ă  contracter. Ceci justifiel’emploi du terme subjectif » le juge se place du point de vue des parties afin d’évaluer lemotif qui les a amenĂ© Ă  conclure un contrat. L’intĂ©rĂȘt est de vĂ©rifier la licĂ©itĂ© de la distinction entre les deux causes Ă©tait auparavant nette. Par exemple, dans l’arrĂȘt du 12juillet 1989, la premiĂšre chambre civile de la Cour de cassation distingue trĂšs clairement lesdeux causes si la cause de l’obligation de l’acheteur rĂ©side bien dans le transfert depropriĂ©tĂ© et dans la livraison de la chose vendue, en revanche la cause du contrat de venteconsiste dans le mobile dĂ©terminant, c'est-Ă -dire celui en l’absence duquel l’acquĂ©reur ne seserait pas engagĂ© ». Toutefois, la nettetĂ© de cette distinction a Ă©tĂ© mise Ă  mal par lajurisprudence de la Cour de cassation dĂšs la fin des annĂ©es 90. Une tendance Ă  lasubjectivisation de la cause s’est faite c'est-Ă -dire qu’on a utilisĂ© la cause subjective afin decontrĂŽler l’existence de la cause rĂŽle normalement de la cause objective et non pas sa licĂ©itĂ©rĂŽle traditionnel de la cause subjective.Cette attĂ©nuation de distinction n’est pas la seule Ă©volution subie par la la cause est issue des apports du droit canonique qui avait dĂ©veloppĂ© l’idĂ©eque la cause de l’obligation rĂ©side nĂ©cessairement dans l’obligation de l’autre partie. Lecontrat devait donc ĂȘtre Ă©quilibrĂ© et moral. Puis, seule la cause objective fut consacrĂ©e par leCode civil, notamment grĂące Ă  l’influence de Domat et Pothier, de grands inspirateurs duCode de 1804. La simple considĂ©ration de la cause objective fut critiquĂ©e dĂšs le XIXĂšmesiĂšcle mais c’est surtout suite Ă  la pratique de la jurisprudence de la Cour de cassation que,rĂ©cemment, la doctrine s’est une nouvelle fois opposĂ©e sur la question de l’utilitĂ© de la n’est pas la premiĂšre fois sur ce point la doctrine est depuis toujours divisĂ©e d’une part,les dĂ©fendeurs de la cause et d’autre part, ses dĂ©tracteurs, les anti-causalistes. Deux principauxarguments sont avancĂ©s par ces derniers la cause est trop complexe et elle n’existe pas dansles autres droits europĂ©ens. Ainsi, la cause devrait ĂȘtre supprimĂ©e. Mais, les dĂ©fendeurs de lacause font connaĂźtre son utilitĂ© considĂ©rĂ©e comme essentielle et incontournable notammentdue Ă  son rĂŽle le contrĂŽle de la validitĂ© des contrats. Les eïŹ€et de la rĂ©forme du droit des contrats de fĂ©vrier 2016 sur le contrat de sociĂ©tĂ©. !Selon le compte rendu du Conseil des ministres du"10 fĂ©vrier 2016, "en dotant ainsi la France de"rĂšgles"lisibles et prĂ©visibles, protectrices mais eïŹƒcaces, rigoureuses mais pragmatiques, cette ordonnance, rĂ©pondant Ă  une forte attente en-dehors de ses frontiĂšres, lui permettra de renforcer l'attractivitĂ© de son systĂšme juridique."»$!$!Une rĂ©forme est un changement radical ou important rĂ©alisĂ© en vue d'une amĂ©lioration. La rĂ©forme du droit des contrats Ă©tait en projet depuis plus de 10 ans. C’est la premier rĂ©forme aussi Ă©tendue sur tout le droit des contrats depuis 1804. Le droit des contrats est partout que ce soit entre particulier ou dans les entreprises. Il n’avait pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ© depuis 1804 et n’était donc plus totalement Ă  jour. Il fallait donc rĂ©former son style pour le faciliter, certains mĂ©canismes rĂ©cents ni paraissaient pas et Ă  l’inverse certains mĂ©canismes ne faisaient plus partie de l’utilisation actuelle. $!La rĂ©forme sur le droit des contrats a Ă©tĂ© consacrĂ© par l’ordonnance n° 2016-131 du 10 fĂ©vrier 2016 publiĂ© au JO le 11 fĂ©vrier 2016. Le but pour cette rĂ©forme Ă©tait de faciliter la lecture du code dans les diïŹ€Ă©rentes Ă©tapes du contrat. Mais aussi d’introduire de nouvelles dispositions qui codiïŹent les grands principes dĂ©gagĂ©s par la jurisprudence.$!Le contrat de sociĂ©tĂ© est la base d’une sociĂ©tĂ©. Il doit ĂȘtre obligatoirement Ă©crit, et s’appelle plus communĂ©ment les "statuts"». Comme tout contrat, il est rĂ©gi par les rĂšgles relatives Ă  la formation du contrat, c’est Ă  dire, le consentement, la capacitĂ©, l’objet et la cause. La rĂ©forme du droit des contrats a donc impactĂ© le droit des sociĂ©tĂ©s dans sa formation c’est Ă  dire son contrat. $!La rĂ©forme du droit des contrats a fait Ă©voluĂ© le droit des contrats et donc tous les droits qui se rattache Ă  l’existence d’un contrat, c’est Ă  dire, que le droit des sociĂ©tĂ©s est touchĂ© par cette rĂ©forme Ă  premiĂšre vue civiliste et contractuelle. $!La rĂ©forme du droit des contrats de fĂ©vrier 2016 a-t-elle eu un rĂ©el impact sur le contrat de sociĂ©tĂ©? $!La rĂ©forme est une opportunitĂ© manquĂ©e de modiïŹer le contrat de sociĂ©tĂ©, cependant, c’est une opportunitĂ© Ă  saisir pour combler le manque de la rĂ©forme. $I - Une opportunitĂ© manquĂ©e par la rĂ©forme de modiïŹer le contrat de sociĂ©tĂ© !La rĂ©forme touche un grand pend du droit des contrats. Cependant, en sociĂ©tĂ©, ce n’est qu’une lĂ©gĂšre partie qu’il modiïŹe. Il attendre une partie des conditions de la validitĂ© du contrat de sociĂ©tĂ©, mais aussi une partie de l’inexĂ©cution de ce contrat. $!$ AprĂšs deux siĂšcles d’une stabilitĂ© sans pareil, le Code civil vient d’ĂȘtre joliment dĂ©poussiĂ©rĂ©. En effet, l’ordonnance n°2016-131 portant rĂ©forme du droit des contrats, du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral et de la preuve des obligations a Ă©tĂ© publiĂ©e au Journal officiel du 11 fĂ©vrier au lendemain de sa prĂ©sentation en Conseil des ministres. Pour rĂ©sumer simplement, l’ordonnance n°2016-131 modifie la partie du Code civil relative au droit des contrats, en revoyant notamment le plan du livre III afin de distinguer clairement d’une part les rĂšgles qui relĂšvent des obligations en gĂ©nĂ©ral, et d’autre part les rĂšgles qui relĂšvent des contrats en particulier. Nota bene les dispositions de l’ordonnance n°2016-131 entrent en vigueur le 1er octobre 2016. RĂ©forme du Code civil c’est la rĂ©volution ? Que les conservateurs se rassurent, le gouvernement n’a pas mis le Code civil Ă  l’envers. Il s’agit avant tout de rendre lisibles des dispositions juridiques qui ne l’étaient plus trop en raison d’une jurisprudence abondante et fluctuante face Ă  des textes trop lacunaires. Cette rĂ©forme vise donc surtout Ă  apporter plus de sĂ©curitĂ© juridique grĂące Ă  un droit des contrats plus lisible et prĂ©visible fondĂ© sur un vocabulaire contemporain, simple et explicite. Un deuxiĂšme objectif affichĂ© est de renforcer l’attractivitĂ© Ă©conomique du droit français sur le plan international
 ce qui est assez optimiste. Ainsi, cette ordonnance facilite les Ă©changes entre acteurs Ă©conomiques en permettant d’éviter un recours contentieux systĂ©matique. Elle introduit des dispositions lĂ©gales sur le processus du contrat ainsi que sur la forme du contrat
 et abandonne la notion de cause ! RĂ©forme du droit des contrats quels effets sur les particuliers ? Les textes Ă©tant dĂ©sormais plus comprĂ©hensibles, chacun pourra facilement savoir ce qu’il peut faire lorsqu’il rencontre une difficultĂ© liĂ©e Ă  un contrat. La notion de bonne foi est consacrĂ©e Ă  tous les stades de la vie du contrat y compris au moment de sa formation, avec la crĂ©ation d’un dispositif de lutte contre les clauses abusives dans les contrats d’adhĂ©sion. Le contractant le plus faible est dĂ©sormais mieux protĂ©gĂ©, en sanctionnant par la nullitĂ© du contrat l’abus de l’état de dĂ©pendance d’une partie. Le contrat est dĂ©sormais plus sĂ©curisĂ©, avec l’instauration des actions dites interrogatoires. RĂ©forme du Code civil quels impacts pour les acteurs Ă©conomiques ? La rĂ©forme prĂ©serve la relation contractuelle en donnant aux cocontractants de nouvelles prĂ©rogatives permettant d’éviter un recours trop systĂ©matique au contentieux. Ainsi, il existe dĂ©sormais une possibilitĂ© raisonnĂ©e d’adapter un contrat en raison de bouleversements Ă©conomiques imprĂ©visibles qui le rendraient Ă©conomiquement intenable pour l’une des parties. Par ailleurs, l’ordonnance fait un grand pas en avant vers la modernitĂ© dĂ©sormais, une copie rĂ©alisĂ©e sur un support Ă©lectronique a la mĂȘme force probante qu’un original rĂ©alisĂ© sur papier
 Bienvenue en 2016 ! Enfin, divers mĂ©canismes juridiques issus de la pratique mais absents du Code civil sont consacrĂ©s, en leur donnant un rĂ©gime prĂ©cis et cohĂ©rent. Abonnez-vous Ă  Juriswin ! N’hĂ©sitez pas Ă  poser vos questions dans les commentaires de cet article ! Vous pouvez aussi rejoindre Juriswin sur Facebook et/ou Twitter
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